Il s’agit d’un patient de 24 ans sans ATCD pertinent qui a présenté, suite à un traumatisme en prétibial droit en faisant du judo, un oedème progressif et important du membre inférieur droit, ce qui a augmenté son poids de près de 50 livres…
Quel est votre diagnostic ?
Il s’agit vraisemblablement d’un lymphoedème mixte (primaire et secondaire). En effet il devait préalablement exister une anomalie congénitale du drainage lymphatique qui en temps normal était suffisant pour permettre une circulation adéquate de la lymphe.Un traumatisme a fait chavirer cet équilibre précaire ce qui a entraîné le lymphoedème.
Quel est votre traitement ?
Il est à noter qu’on ne guérit pas du lymphoedème.Le but est de rendre le membre atteint fonctionnel.
Le traitement du lymphoedème est avant tout médical. Il consiste en:
- Drainage lymphatique manuel
- Compression avec bandages et bas de contention
- Exercices isotoniques
Le succès du traitement dépend de la compliance du patient à suivre la thérapie.
Dans 90-95 % des cas le traitement médical est suffisant.
Dans le cas présent le traitement médical n’a pas amélioré le patient et comme celui-ci demeurait très handicapé par son problème un traitement chirurgical lui a été proposé consistant à faire une chirugie de réduction,une lymphangiectomie (exérèse de tout le tissus sous-cutané, de la peau au muscle).
L’opération s’est bien déroulée, de même que le post-opératoire.
Le patient se dit très amélioré et satisfait du résultat obtenue.Voir photos comparatives pré-op- à 2 mois – à 5 mois – à 7 mois (photo suivante). Pour maintenir le volume il devra cependant continuer de porter un bas de contention avec des pressions entre 50-60 mmHg.
Il n’y a pas beaucoup de séries publiées sur la lymphangiectomie, car les cas sont rares.
Une étude anglaise rapportait entre 1956 et 1990 , 310 chirurgies de réduction pour lymphoedème chez 176 patients.Tant les chirurgiens que les patients rapportaient de bons résultats dans 77% des cas. Les patients acceptaient même la possibilité d’être réopérés 8-10 ans après la première chirurgie, si nécessaire.